Sept exemples de projets impliquant des
consommateurs
Les actions de Alliance sur la Politique Agricole Commune (PAC) Avant-propos, constat, ... Accueil |
Des citoyens s'engagent aux
côtés des producteurs...
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En route vers une nouvelle politique agricole
dans l'Union Européenne. |
Revendications des signataires 1. Abandonner la vocation exportatrice de l’Union européenne et préserver des politiques d’encadrement des marchés Certains revendiquent le
démantèlement complet des politiques d’encadrement des
marchés. Pourquoi conserver une politique aussi coûteuse
pour de tels résultats, demandent-ils, additionnant de
façon calculée leurs voix à celles des
contribuables européens qui rechignent, à juste titre,
à payer le développement d’une agriculture industrielle
avec leurs impôts. 1-1 Reconnaître la
souveraineté alimentaire des pays ou groupes de pays. 1-2 Supprimer les subventions aux
exportations de l’Union Européenne Les organisations signataires de la Plate-Forme plaident donc en faveur de l’abandon de ces politiques de restitutions aux exportations explicites (restitutions) ou implicites (aides directes et à l'intervention) aux produits exportés. De la même manière, aucune aide publique ne doit être attribuée aux producteurs ayant choisi de se positionner sur des marchés à l’export. Les agriculteurs qui font le choix d’aller sur les marchés mondiaux doivent dans ce cas accepter le jeu de la concurrence. 1-3 Réguler et maîtriser les
productions au sein de l’Union Européenne 1-4 Reconnaître le droit à la
qualité Les traités de l’OMC ne doivent pas abolir la législation nationale ou européenne. Il faut se garder le droit de réglementer des importations produites dans des conditions inacceptables. Ainsi, les produits contenant des OGM, les animaux élevés avec des hormones doivent être définitivement bannis du territoire européen. Cette protection qualifiée du marché européen ne représente pas une fermeture du marché, mais une exigence qualitative envers ceux qui veulent nous vendre leurs produits. Il est nécessaire d’introduire ce type de protection qualitative dans le traité de l’OMC sur le commerce international. 2. Réorienter les soutiens publics et la politique de développement rural L'importance vitale de ses produits et sa multifonctionnalité font de l'agriculture un secteur bien spécifique qui ne peut être assujetti aux caprices du marché mondial. Cependant la politique agricole doit évoluer vers une politique intégrée des espaces ruraux. Le but n’est plus le productivisme, mais un développement global reposant sur des projets à multiples dimensions. Les agriculteurs ne produisent pas seulement des matières premières. Il faut reconnaître toutes les combinaisons possibles avec la transformation et la vente directe ou encore avec des activités non agricoles dans les domaines économiques, sociaux et culturels. Cela ne peut que renforcer la qualité de vie du monde rural. La nouvelle politique agricole ne peut être durable que s’il y a un nouveau pacte avec la société civile, qui sera désormais tenue d’honorer les services indirects de l’agriculture. Les agriculteurs et les consommateurs doivent se rapprocher les uns des autres : la responsabilité des agriculteurs ne s’arrête pas au seuil de la ferme, et celle des consommateurs ne s’arrête pas à la caisse du magasin! La reconnaissance de la responsabilité réciproque et une rémunération par l'aide publique des services indirects constituent une sortie du système actuel de subventions, qui est très mal perçu du consommateur, conscient d'être aussi un contribuable. Il est très peu probable que celui-ci accepte de continuer à payer des primes au système productiviste sans avoir les retours qu'ils attendent. Et, dès lors que la qualité des produits et des "biens publics" fournis par les agriculteurs sont garantis, il est vraisemblable qu'il ne fera pas d'obstacle à ce que le revenu des agriculteurs redevienne fondé essentiellement sur des prix rémunérateurs. Car l'alignement sur les prix mondiaux que les firmes agro-alimentaires ont réussi à imposer à l'orientation de la PAC - sous prétexte de favoriser une meilleure protection de l'environnement par des aides découplées de la production - est suicidaire pour tous les autres acteurs : producteurs de l'UE et du Sud, consommateurs et environnementalistes. S'aligner sur des prix mondiaux très bas du fait des subventions des USA et de l’UE, est en contradiction avec la demande de la société pour une meilleure qualité dans un respect de l’éthique. Par contre un système d'agriculture durable dépendra aussi des primes (nouvelle formule), tant que les prix payés aux producteurs resteront loin de couvrir les frais des nouveaux standards écologiques et sociaux. Les instruments de la Politique Agricole
Commune devront donc logiquement être profondément
modifiés. Cela passe par : 2-1 Conditionner les aides directes par des
critères écologiques et sociaux Afin d'abandonner l’ancien système de primes pour certaines cultures et catégories animales, l’UE devrait payer uniquement une prime de base à l’hectare, pour l’herbe comme pour la luzerne ou le trèfle, voire même pour des surfaces de compensations écologiques comme les haies ou talus. Cela freinerait l’intensification, simplifierait l’administration et avantagerait les systèmes économes, basés sur les fourrages et aliments riches en protéines fournis par la ferme elle-même, etc., tout en facilitant la traçabilité et en diminuant les dépenses énergétiques. Toutefois, pour des raisons sociales évidentes et pour encourager les systèmes d'agriculture durable à forte valeur ajoutée par l'emploi, l'aide uniforme à l'hectare sera plafonnée par actif. |
Critères
écologiques Les membres de l’UE doivent, depuis l’agenda
2000, conditionner les primes, c’est à dire, les diminuer ou les
rendre caduques selon les conséquences écologiques d’un
non-respect de pratiques agricoles durables préalablement
définies. Pendant une période d’adaptation de 6 à 8 années, les exploitations qui ne respectent pas ces critères devront subir des baisses de primes et enfin leur suppression. Après ce délai, le respect des critères écologiques serait obligatoire pour ceux qui veulent bénéficier de la prime de base. Critères sociaux 2-2 Plus d'adaptation territoriale et de
cohérence des programmes, plus d’implication des acteurs
concernés (élus, consommateurs, citoyens)! 2-3 Le développement rural
intégré et les programmes supplémentaires pour les
services environnementaux Pour les signataires, le second pilier n'a pas vocation à se substituer aux politiques de marché du premier pilier. Ils considèrent au contraire que ces volets sont deux éléments indissociables d'une même politique et qu'ils doivent par conséquent être pensés de manière à assurer la cohérence de cette politique. Il faut cependant améliorer et amplifier les politiques de développement rural pour aller vers un développement intégré autonome des espaces ruraux. Il faut aussi mettre en avant les méthodes de production durable, ce qui dépasse largement la simple production de denrées alimentaires. C'est pourquoi les associations signataires demandent de réduire encore plus fortement et plus vite les aides directes actuelles - au rythme de 10% par an - grâce à une modulation obligatoire renforcée, mais demandent, en échange de cette réduction, une augmentation, parallèle de la protection à l'importation, assortie d'une maîtrise généralisée des productions non compétitives sur le marché mondial (c'est à dire sans protection à l'importation et sans subventions à l'exportation, aides directes et à l'intervention), toutes les productions étant restreintes à une forte éco-socio-conditionnalité. Dans la partie agricole du
développement rural il faudrait surtout renforcer : Les politiques environnementales du second pilier doivent être cohérentes avec la conditionnalité écologique auxquels doit être soumis l’ensemble des aides du premier pilier de la PAC. Les deux piliers doivent être complémentaires de façon à ce que l’amélioration des services environnementaux s’exprime, dans tous les cas, par une bonification du revenu. Ainsi, l’Union Européenne disposera de deux instruments pour conduire les exploitations à répondre aux souhaits de la société civile en matière de qualité, de bien-être animal, de circuits courts mais aussi de biodiversité, de préservation des ressources naturelles, de maintien et d'enrichissement du paysage rural, etc. La politique de développement rural
doit également profondément modifier les modalités
de soutien à l’installation en agriculture. L’accès au
métier d’agriculteur est aujourd’hui limité face à
une surenchère des moyens de production agricole :
hectares, quotas laitiers, primes animales, droits à produire…La
politique d’installation doit favoriser l’arrivée de nouveaux
venus en luttant contre l’agrandissement à outrance des
exploitations agricoles et contre la
spéculation foncière et en soutenant l’installation
progressive de candidats non issus du milieu agricole et en redonnant
une ambition au métier d’agriculteur comme acteur du
développement durable. Cette politique d’installation pourrait
s’accompagner d’une formation en
adéquation avec le projet souhaité par le nouvel arrivant
et le territoire où il est implanté. 3. Organiser une évaluation de la totalité de la Politique Agricole Commune En effet, aujourd'hui, seule la mise en œuvre
des politiques de développement rural fait l'objet d'une
évaluation régulière. Cependant le
développement rural ne représente que 10 % des soutiens
publics distribués dans le cadre de la PAC. Ainsi, il
apparaît injuste et incohérent de ne pas élargir
cette évaluation à l'ensemble des subventions publiques
afin de mesurer la totalité de leurs impacts sur les ressources
naturelles et le monde agricole et rural. Cette évaluation
globale nous semble d'autant plus justifiée que nombres de
pratiques soutenues dans le premier pilier de la PAC sont en totale
contradiction avec les politiques poursuivies par le second pilier. En
définitive, les fonds du développement rural servent
à contrecarrer (bien modestement) les dérives
liées aux soutiens à certaines productions. Ce
système qui double les dépenses n'est plus acceptable.
Pour éviter ces contradictions entre les deux piliers, une
approche intégrée, unifiant à terme les deux
piliers, doit être poursuivie, de manière à ne pas
dissocier la prestation des biens publics d'une agriculture
multifonctionnelle de la production agricole. Alors que des sommes considérables sont
allouées aux biotechnologies végétales ou
animales, les moyens consacrés à d’autres recherches
intéressant l’agriculture sont dérisoires. Il est
essentiel qu’un rééquilibrage se fasse, au profit de
recherches ne débouchant pas obligatoirement sur des brevets ou
des inventions, mais permettant une diminution importante des
pollutions agricoles et des risques d'émergence des nouvelles
maladies. La connaissance des interactions dans les
écosystèmes est embryonnaire ou peu diffusée quand
elle existe. La vie dans le sol est mal connue de même que la vie
dans les haies. Ces deux domaines sont pourtant indispensables à
une agriculture durable. L'ensemble des membres de l'Alliance Paysans Ecologistes Consommateurs : - Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - Bulle Bleue - Confédération Paysanne - Confédération Syndicale des Familles - Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL) - Editions Sang de la Terre - Femmes et Changements - Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB) - Fédération Nationale des Producteurs Fermiers - Fédération Nationale des CIVAM - France Nature Environnement (FNE) - Fruits Oubliés - Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC) - Nature et Progrès - OGM Dangers - Protection Mondiale des Animaux de Ferme (PMAF) - Scarabée - Union Féminine Civique et Sociale (UFCS) - Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) - Alliances locales Association pour le Maintien d'une agriculture paysanne en Dracenie Association Courts Circuits Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures Réseau Agriculture Durable |
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