L'implication du consommateur : une solution efficace pour
rétablir la confiance
La multiplication des informations sur les étiquettes et la mise
en avant des labels ou autres signes de qualité ne suffiront pas
à rétablir la confiance des consommateurs dans les
produits alimentaires.
Sur le terrain, des citoyens réussissent, grâce à
une implication dans l'acte de production, de transformation et(ou) de
commercialisation, à recréer cette confiance. Pour ces
citoyens, construire un projet avec les acteurs du monde rural, c'est
s'intéresser à la campagne, aux modes de production…
Pour les agriculteurs, collaborer avec les consommateurs, c'est se
mettre à leur écoute pour définir avec eux
à la fois les produits et les services à proposer, tout
en sécurisant son revenu.
L'Alliance Paysans-Ecologistes-Consommateurs réalise un travail
de recherche et de mise en valeur de ces initiatives.
Sept d'entre elles sont présentées succinctement
ici.
Les consommateurs des villes peuvent aussi s'y retrouver.
Tout a été fait pour éloigner le citoyen de
l'origine du produit. Le mode de vie urbain nous éloigne de la
nature. Plusieurs des projets présentés ici s'adressent
aux citoyens des villes, qui peuvent ainsi retrouver le goût et
le rythme des saisons en s'intéressant à leur
alimentation.
Le souci de préserver l'environnement et de proposer de
la qualité pour tous…
Les projets présentés favorisent les modes de production
respectueux de l'environnement et s'appuient sur le dialogue entre les
paysans et la société civile.
Tous ont donc le souci de proposer des produits à des
prix raisonnables et accessibles au plus grand nombre. Les
systèmes mis en place permettent à ces projets
d'être viables économiquement et donc reproductibles.
60 familles installées en ville passent un contrat
avec un paysan pour se fournir en fruits et légumes de
qualité.
Le consommateur achète, avant la saison, une part de la
récolte de la ferme. Pour le producteur, la somme obtenue lui
permet de payer tous les coûts engendrés par la
plantation. Elle assure au fermier un salaire.
Pendant la saison; l'agriculteur, livre ses produits fraîchement
ramassés, une fois par semaine, sur un site (magasin,
association…), en ville, où les membres peuvent
récupérer leur "panier". Les produits sont
cultivés selon les méthodes de l'agriculture biologique
ou biodynamique, même si "le label bio" n'est pas une obligation.
Des liens se créent avec le producteur grâce à des
visites, des discussions sur les modes de production, organisation de
fêtes ou de réunions.
Le producteur s'engage également à proposer une grande
diversité de produits et à privilégier les
variétés anciennes du terroir.
Contact : Association de
Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP) - Ollioules (83)
Pour plus d'informations, visitez le site internet
des AMAP.
Des consommateurs créent et prennent des parts dans
une coopérative destinée à leur fournir de la
viande et des produits agricoles bio.
Des familles se regroupent et créent, en partenariats avec des
agriculteurs une "coopérative de consommateurs"
(Société Civile Coopérative) pour se fournir en
viande de qualité et autres produits issus d'un ou plusieurs
producteurs de la région.
Les coopérateurs et les agriculteurs décident ensemble du
type de produit à proposer, du mode de production et des prix
pratiqués. Ils se rencontrent régulièrement pour
en parler. La coopérative achète les produits au
producteur, qui les aura éventuellement transformés si
nécessaire. (abattage et découpage pour la viande par
exemple). Elle vend à date fixe aux coopérateurs ou livre
à domicile.
Pour devenir coopérateur, il est nécessaire d'acheter une
part , qui donne droit de vote et d'acheter les produits.
Contact : Coop Saveur du Vexin
- Chaussy (95)
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Des personnes en difficultés d'insertion produisent
des légumes bio qui sont distribués aux adhérents
sous forme de paniers.
Un jardin de Cocagne, c'est un jardin collectif où travaillent
des hommes et des femmes en situation précaire (sans domicile,
chômeurs de longue durée, bénéficiaires du
RMI…) encadrés par des "maraîchers-encadrants". Les
légumes sont distribués une fois par semaine aux
adhérents du jardin.
On devient adhérent en achetant une "part légumes" qui
correspond à la consommation moyenne d'une famille de 4
personnes (1/2 part pour les couples sans enfants).
Les légumes sont "bio" (avec label) et une attention
particulière est portée à la diversité
(près de 50 variétés par jardin) et aux
variétés anciennes (cardon, topinambour, arroche…). Des
fiches recettes ou de présentation des légumes sont
fournies avec le panier hebdomadaire. Ce dernier est livré le
plus souvent dans des "points relais" situés à
proximité du lieu d'habitation des adhérents afin qu'ils
puissent le récupérer facilement.
Chaque jardin adhère à un réseau national et
à une charte.
Contact : Réseau de Cocagne -
Chaleuzeule (25)
Des consommateurs et des producteurs de procs s'engagent
dans une démarche de production de viande de qualité
à travers un cahier des charges conçu et
rédigé en commun.
Dans le Bas-Rhin, des associations de consommateurs et la SPA
élaborent, avec un producteur, un cahier des charges qui tient
compte à la fois du bien-être animal et de la
sécurité alimentaire, tout en restant accessible à
des budget modestes (litière paillée, absence d'OGM dans
l'alimentation, limitation du transport avant abattage…). Les
consommateurs investissent aujourd'hui pour suivre et
systématiser ce mode d'élevage dont les produits sont
distribués en grande surface.
Contact : Les Fermiers de l'Est -
Schleital (67)
Approvisionnement local de qualité pour la
restauration scolaire
Face à une demande croissante des parents et des élus
pour des repas "bio" dans les cantines, des producteurs s'organisent en
Groupement d'Intérêt Economique (GIE) pour approvisionner
localement les cuisines. Grâce au partenariat entre le monde
agricole et scolaire (parents, élus, gestionnaires…), un projet
pédagogique permet aux enfants de mieux comprendre d'où
viennent les aliments et comment ils sont produits.
Contact : Manger Bio - Rennes (35) CIVAM du
Bocage - Saint Clair de Halouze (61)
Des stages et des séjours à la campagne pour
partager le métier, la passion et la vie d'artistes, d'artisans
et d'agriculteurs
A la campagne, des artisans, des agriculteurs, artistes
passionnés mettent en œuvre des savoir-faire rares, originaux et
traditionnels. Mais pour comprendre ce qui fait la qualité d'un
produit, pour qu'il existe un véritable échange de
savoir-faire, regarder ne suffit pas. C'est pourquoi il est
proposé au public de participer, le temps d'un week-end ou
pendant quelques jours, aux activités de ces femmes et de ces
hommes installés dans un environnement préservé,
afin de partager leur vie et leur passion. Un catalogue propose par
exemple de fabriquer du pain dans un four à bois, d'atteler et
conduire un percheron chez un éleveur professionnel, de
fabriquer du camembert chez un agriculteur-fromager artisanal…Une
quarantaine de savoir-faire peuvent ainsi être pratiqués,
soir pour le plaisir et mieux apprécier la qualité d'un
produit, soit pour pratiquer chez soi, soit dans un objectif de
reconversion professionnelle.
Contact : Savoir-faire et Découverte
- La Carneille (61)
Des consommateurs se forment pour participer aux CDOA et
être force de proposition
Pendant cinq jours, dans la Loire, des représentants de la
société civile (associations de consommateurs,
écologistes…) participent à une formation (visites,
diagnostics d'exploitations, échanges…). Aujourd'hui, ils
peuvent sans complexe participer aux Commissions Départementales
d'Orientations Agricole (CDOA) et être force de proposition pour
la lise en place des Contrats Territoriaux d'Exploitations (CTE). Les
relations avec le monde agricole se sont améliorés car
chacun comprend mieux les attentes de l'autre.
Contact : Alliance Loire -
Saint-Etienne (42)
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